Kaori Yuki
Sommaire
- Kaori Yuki
II. Yuki sensei en Europe
III. Comment la contacter
IV. Trivia
V. Son style
• Illustrations
• English version
Voir aussi
- Atogaki (postfaces des recueils)
- Articles de magazine
- Artbook
- Interviews et récits :
- 1995 Magazine Puff
- 1997 Artbook Angel Cage
- 2000 Magazine Comicate
- 2000 VHS Angel Project (audio)
2004 (Interview rééditée en DVD) - 2000 Artbook Lost Angel
- 2001 Séjour à Londres, UK
- 2001 Convention DE AnimagiC
- 2003 Magazine de prépu JP Hana to Yume
- 2004 Magazine de prépu FR Magnolia
- 2005 Magazine de prépu US Shojo Beat
- 2006 Séjour à Taipei, Taiwan
- 2014 Magazine FR Japan Lifestyle
- 2014 Salon du livre FR
- 2014 Reportage FR chaîne TV J-One
- Pour aller plus loin...
Identité
- Nom de plume : 由貴 香織里 Yuki Kaori
- Pseudonymes amateur : Luca, ラピス (lapis)
- Née le : 18 décembre
- À : Tokyo
- Signe : Sagittaire
- Groupe sanguin : B
- Métier : mangaka (dessin et scénario)
- Ses éditeurs au Japon :
- Hakusensha (1987-2010 & 2022-actuel)
- Kodansha (2010-2021)
- Magazines de prépublication :
- Hana Yume Ai (花ゆめAi) - Hakusensha
- Aria (アリア) - Kodansha
- Betsuhana (別冊花とゆめ) - Hakusensha
- Hana to Yume (花とゆめ) - Hakusensha
- Pages officielles
- Sites personnels de l'auteur
I. Survol de carrière de Kaori Yuki
Depuis son enfance, Kaori Yuki rêve de devenir mangaka, et commence tôt à apprendre à dessiner. Mais plutôt que de suivre des cours spécifiques de mangaka, elle s'inscrit dans une école d'art, qu'elle termine en 1986. Sa première nouvelle, créée dans le cadre de cette école, est intitulée Vampire's Love.
Toujours à la poursuite de son rêve, elle parvient à se classer demi-finaliste à un concours de Hana to Yume chez Hakusensha en présentant sa nouvelle Love Hunt. Remarquée par l'éditeur, elle commence dès lors sa carrière professionnelle avec la publication de sa nouvelle de 24 pages Natsufuku no Erii ("la tenue d'été d'Elie") dans le Bessatsu Hana to Yume d'automne 1987.
Depuis mai 2010, Kaori Yuki est en contrat chez Kodansha. Elle explique que ce changement d'éditeur a été difficile à gérer à cause de la masse de travail à abattre, à la fois pour tenir ses engagements chez Hakusensha et préparer sa nouvelle série selon les méthodes de travail de Kodansha. Elle a d'ailleurs été à la recherche de deux nouvelles assistantes pour l'occasion. Ce changement se ressent également dans sa présence sur internet. Elle a créé un compte Twitter le 9 juillet 2010 (compte "angelaid"), et son blog est plus fourni qu'avant, notamment avec l'ajout d'illustrations et brouillons inédits (originaux, fanarts et œuvres récentes, cf. ici). En 2016, elle a également ouvert un compte sur Pixiv qui lui permet de mettre en ligne plus facilement ses créations. Ceci laisse penser que Kodansha pousse ses auteurs à communiquer et à alimenter internet.
Le 18 février 2021, Kodansha annonce que Kaori Yuki fait une pause dans son travail pour se concentrer sur sa santé, avec l'espoir qu'elle pourra reprendre la série La Belle et la Bêtre du Paradis Perdu dans le courant de l'été 2021.
Pause vitale en 2021
En effet, peu avant le nouvel an 2021, elle est entrée à l'hôpital après s'être "écroulée" (terme employé dans le communiqué officiel de son éditeur). Sans connaître les détails, nous apprenons en lisant ses tweets que sa vie n'a tenu qu'à un fil et qu'en janvier, elle a subi trois opérations épuisantes accompagnées d'une convalescence douloureuse et déprimante. Une fois guérie, elle a quitté l'hôpital général en fauteuil roulant le 3 février 2021 pour séjourner dans un autre spécialisé dans la réadaptation physique, afin de retrouver toutes ses fonctions motrices. Malheureusement, le 19 février, en commençant la rééducation de la marche avec une canne, elle chute et se fracture le coccyx. Courant mars, elle se plaint de douleurs au coccyx et sa famille lui manque beaucoup.
Une fois rentrée chez elle au printemps, elle a pu continuer La Belle et la Bêtre du Paradis Perdu et publier le volume 4 le 13 septembre 2021, 11 mois après le volume 3. Elle continue néanmoins d'être suivie à l'hôpital car elle n'est pas guérie (voir tweet du 02/11/2021).
Secret sur son âge
- Dans la postface de Comte Cain volume 4 publié en juin 1994, elle indique avoir 27/28 ans. Cela impliquerait sa naissance en décembre 1966 (si on suppose qu'elle fête ses 28 ans en décembre 1994). Mais cette date signifierait qu'elle a été enceinte à 40 puis 43 ans ! Ce qui est peu probable : peut-être voulait-elle se vieillir un peu à ce moment-là ?
- Autre indice : dans la postface de Comte Cain 3 ("Kafka") elle indique qu'elle n'avait pas encore 20 ans lorsqu'elle a écrit le one-shot La tenue d'été d'Elie, prépublié en octobre 1987. Dans ce cas, elle serait née au plus tôt en décembre 1967.
- Une troisième information divergente se trouve dans son interview de l'artbook Lost Angel, point 42, où elle dit que le manga Arabesque a débuté avant sa naissance : elle serait donc née au plus tôt en décembre 1971, cette série ayant commencé en octobre 71.
On relève une différence de 4-5 ans entre les indices. Est-ce un moyen de brouiller les pistes, une erreur de traduction ? Quoi qu'il en soit, le sujet est sensible, comme le prouvent les doléances de Kaori Yuki en août 2015 sur son blog et Twitter (FR, EN, DE) : elle fulminait en découvrant que sur Google.fr, une fausse date la vieillissant notablement était indiquée dans l'encadré la concernant, alors qu'elle souhaite garder l'information privée. Pendant quelques années, elle a posté régulièrement un message à destination des Occidentaux pour préciser que Google se trompait (car la mauvaise date avait été remise sur Google après avoir été ôtée en septembre 2015 !), et que son âge est secret.
A propos de son nom
Dans l'interview de l'artbook Lost Angel, elle explique qu'elle l'a choisi vite fait, inspirée par ce qu'elle regardait à la télévision. Elle a formé son nom de famille avec le prénom de l'actrice Yuki Saitô. Pour son prénom, elle a utilisé "Kao" comme base à laquelle elle a ajouté le kanji "ri" (里) afin d'obtenir un nom avec 5 kanjis au total. Cela laisse vaguement supposer que "Kao" est un élément de son vrai nom ou prénom. Son éditeur a d'ailleurs accepté ce nom de plume car il restait proche de son nom réel. Son diminutif est "Kaorin", qu'elle emploie de temps en temps en parlant d'elle-même.
Yuki sensei avait aussi pensé au pseudonyme "Eri Minase" qu'elle trouvait mignon, mais qui a été refusé car trop éloigné de son vrai nom.
Pour le fun, voici l'orthographe de son nom de plume dans différents alphabets (ne s'affichera que si ces langues sont installées dans votre OS) :
- Arabe : كاوري يوكي Kaori Yuki (de droite à gauche)
- Chinois traditionnel : 由貴香織里 Yuki Kaori (mêmes idéogrammes qu'en japonais)
- Chinois simplifié : 由贵香织里 Yuki Kaori
- Coréen : 유키카오리 Yuki Kaori
- Grec : Καορί ou Καόρι Γιούκι Kaori Yuki
- Hébreu : קאורי יוקי Kaori Yuki (de droite à gauche)
- Hongrois : Kaori Juki
- Japonais : 由貴香織里, ゆき かおり Yuki Kaori
- Russe : Каори Юки Kaori Yuki
- Thaïlandais : คาโอริ ยูกิ Kaori Yuki
II. En Europe
1. Automne 2000
Elle s'est rendue à Londres juste après avoir terminé Angel Sanctuary en octobre 2000, pour rassembler des informations sur la ville et la culture afin d'écrire la suite de Comte Cain, "God Child". Après quoi ont été publiés une petite BD de 6 pages sur son voyage dans le magazine The Hana to Yume de février 2001 (sorti le 26 décembre 2000), puis plus tard un carnet de voyage de 2 pages dans le magazine Putao d'hiver 2001 (tous deux édités par Hakusensha).
2. Juin 2001
Elle est également allée à Coblence en Allemagne pour l'AnimagiC (convention de manga) où elle a fait plaisir à ses fans avec ses séances de dédicace et conférence (lire). Notons qu'Angel Sanctuary volume 1 est sorti en mai 2001 en Allemagne, soit 1 mois seulement avant sa visite (le manga est sorti en mai 2000 en France).
3. Mars 2006
Elle est revenue en Allemagne 5 ans plus tard, à Leipzig cette fois, pour la Leipziger Buchmesse (salon du livre). Il fallait se procurer un ticket distribué pendant le salon pour avoir droit à un autographe. Le samedi 18 mars Kaori Yuki a signé 150 autographes à partir de 12h30, tous sur un même support imposé : un shikishi (papier cartonné) noir avec une illustration du joli Setsuna de l'artbook II, avec "Yuki Kaori" et le titre "Shittsui Tenshi (Lost Angel)" écrits en kanjis dorés dans un coin, le tout bordé d'un liseret doré. Les dédicaces étaient signées avec un feutre doré également.
Vous pouvez lire un témoignage émouvant ici.
4. Juillet 2009
Hé non, toujours pas de Kaori Yuki en France, malgré un Japan Expo très axé shôjo cette année. :/ Mais en contrepartie, un stand spécial a été monté par Hakusensha et Shueisha : "Shôjo Paradise". Il a été possible entre autre dans ce stand de laisser des petits messages à une trentaine d'auteurs shôjo, dont Kaori Yuki. Je lui ai laissé deux messages le vendredi en anglais avec un petit dessin du prince Lui ♥ et un le samedi en français pour la peine !
5. Mars 2014
Kaori Yuki, en France ! Pika l'a invitée au 34e Salon du livre de Paris du 21 au 24 mars, au parc des expos de Porte de Versailles. Elle a réalisé une cinquantaine de dédicaces par jour au salon, et cinquante de plus à une rencontre à la FNAC Montparnasse organisée le samedi 22 à 17h30. Les modalités pour avoir droit à une signature étaient simple : il fallait acheter un manga au stand Pika, et l'éditeur offrait alors un ticket numéroté. Le samedi ils sont partis en moins de 15 minutes à l'ouverture (je suis arrivée à 10h20 au stand, c'était trop tard). Kaori Yuki a signé uniquement sur un shikishi (ex-libris) édité pour l'occasion. Elle nous donnait ensuite 2 badges édités par Pika, représentant Devil's Lost Soul et Alice in Murderland (magnifique surprise d'avoir un good de ce titre inédit !).
Elle a également donné une conférence le samedi matin à 10h30 au salon avec en deuxième partie une démo d'encrage et de pose de trame filmé en direct par rétroprojecteur, et une "rencontre" (conférence en petit comité) à la FNAC le même jour à 16h30, entrée libre. Enfin, Pika permettait de gagner 10 places pour le vendredi matin pour une rencontre VIP avec l'auteur dans une salle de Paris, lieu non détaillé sur la page du concours.
Je suis venue le samedi et j'ai pu obtenir une dédicace de justesse l'après-midi à la FNAC en arrivant à l'accueil un peu avant 14h. Vous pouvez lire mon compte-rendu des conférences et de ma dédicace avec l'auteur sur cette page. La chaîne J-One, orientée Japon, a profité de l'occasion pour l'interviewer (voir ici), ainsi qu'Animeland (article paru dans le n°198 - lire). Kaori Yuki n'est pas rentrée tout de suite au Japon et a pris le temps de visiter quelque-uns des lieux les plus célèbres : le château de Versailles (le lundi 24 mars) et le Louvre (mardi 25). Elle a tweeté de nombreuses photos de tableaux, des vues du château, de sa chambre d'hôtel, la tour Eiffel de nuit, un couscous et d'autres plats au restaurant, des cadeaux offerts par ses fans...
III. Contact
Vous pouvez lui envoyer un e-mail, dont vous trouverez l'adresse sur UNDERGARDEN. Ou bien lui écrire un courrier via son éditeur ci-dessous. Ne vous attendez évidemment pas à recevoir une réponse de sa part, en revanche vous êtes certain(e) de lui faire plaisir.
Kodansha - ARIA
Yuki Kaori sensei
112-8001 Tokyo, Bunkyô-ku, Otowa 2-12-21
JAPON
L'adresse de son ancien éditeur fonctionne sans doute encore puisqu'elle édite Ludwig Fantasy chez Hakusensha. J'indique donc ci-après la seconde adresse où la joindre, même si je pense qu'il vaut mieux écrire à Kodansha, l'éditeur de ses 2 dernières séries :
Hakusensha - Bessatsu Hana to Yume
Yuki Kaori sensei
101-0063 Tokyo, Chiyoda-ku, Kanda-Awajichô 2-2-2
JAPON
IV. Informations diverses - Trivia
Ces informations sont pour la plupart tirées d'une interview de 1999, de commentaires qu'elle laisse dans ses mangas, de ses dôjinshis et de son blog jusqu'à 2010.
1. Sur son travail
- Elle adore recevoir des lettres de fans, et adore les fans tout court. Ils sont sa source de motivation et elle ne manque jamais de les remercier.
- Elle met 12 jours pour écrire 30 pages. A l'époque d'Angel Sanctuary, elle créait environ 60 pages par mois. Quand elle travaille, elle dort de 3 à 5 heures, sinon de 6 à 7h.
- Lors de son changement d'éditeur vers mai 2010, sa charge de travail a augmenté et elle ne dormait presque plus, se couchant à 4h pour se lever à 6h30 afin de préparer le petit déjeuner de ses enfants.
- Elle se dit être un oiseau de nuit (et on ne la contredira pas...).
- Elle s'est mise à écouter de la musique en travaillant suite à ses fans qui lui envoyaient des enregistrements. Elle écoute en boucle les mêmes chansons pour conserver l'atmosphère adéquate lors d'un travail particulier.
- Pour les 40 ans d'Hakusensha, une exposition d'illustration de 24 auteurs célèbres de l'éditeur a eu lieu au magasin Animate d'Ikebukuro (Tokyo) du 5 au 28 septembre 2014. Kaori Yuki était dans la sélection (voir le tweet officiel).
2. Ses goûts
- Elle aime le J-rock et le Visual (Buck-Tick, Pierrot, Gackt, Guniw Tools...).
- The Cure fait aussi partie de ses groupes préférés.
- C'est une amoureuse des chats.
- A l'école, sa matière préférée était le chinois, et la détestée était la chimie.
- Elle aime les fruits de mer, les fraises, le café, les gâteaux pas trop sucrés, mais pas tout ce qui est trop salé ou trop fort.
- Sa saison préférée est l'automne, et elle aime le blanc, l'argenté et le noir.
- Elle aime les petits objets décoratifs rappelant les fées, comme le montrent ces photos.
- Elle aime beaucoup les films Phenomena, Alien II, Pique-nique à Hanging Rock, Paperhouse, Le Cercle des Poètes Disparus.
- Côté jeux vidéo, ses préférés sont Final Fantasy II et FFIII, Persona 2 en 1999.
- Tim Burton, James Cameron, Brian de Palma... sont autant de réalisateurs qu'elle apprécie.
- Même si elle a peu de temps pour lire, parmi ses mangas préférés il y a Glass no Kamen, Parasite, Berserk, Claymore, l'Attaque des Titans et... Bimbogami ga! pour son humour.
- Depuis au moins 2010 elle s'intéresse sérieusement au tricot et crochet et réalise écharpes, bonnets et petits éléments décoratifs telles des fleurs.
- Grande adepte de l'anime Osomatsu-san lors de sa diffusion au Japon en 2015-2016, comme en témoignent ses très nombreux fanarts visibles sur ses comptes Twitter et Pixiv.
3. Sa famille
- Elle a une petite sœur.
- Elle a une fille (née en 2004), dont elle parle dans Fairy Cube volume 2 (février 2006) en indiquant que son sourire ressemble à un de ses personnages. Je pense que le personnage dessiné dans la postface du volume 3 de Ludwig Revolution (juin 2007) est fortement inspiré de sa fille, même si elle ne le dit pas.
- Elle a donné naissance à un fils en juillet 2007 peu après avoir terminé le dernier chapitre de Ludwig Revolution. Elle explique d'ailleurs avoir dû redresser son plan de travail pour pouvoir dessiner malgré un ventre "encombrant".
- Dans son blog, elle parle beaucoup de sa vie de famille et des tracas quotidiens qui en découlent.
- Elle prépare des bentôs vraiment mignons à ses enfants.
4. Dédicaces
- Kashiwa, Japon : une séance de dédicaces libre (sans ticket) a été organisée en 1994 pour Comte Cain. Dans la postface de Comte Cain 4 Kaori Yuki donne ses impressions sur la séance.
- Tokyo, Japon : à l'occasion de la sortie de God Child 4, Kaori Yuki a tenu une séance de dédicaces le 3 novembre 2002.
- Taipei, Taiwan : elle est allée au 6e Comic Exhibition en août 2005, où elle a tenu une conférence. A l'instar de sa visite londonienne, elle raconte son séjour à Taipei dans une mini-BD de 6 pages dans le The Hana to Yume de février 2006 (sorti le 26 décembre 2005).
- Tokyo, Japon : à l'occasion de la sortie de Devil's Lost Soul 1, Kaori Yuki a réalisé chez elle une petite centaine de dédicaces pour la séance programmée le 27 mars 2011 et dont les modalités ont été changées suite au séisme de Sendai.
- Japon : pour le lancement de la gamme d'ebooks du magazine Aria, elle a réalisé un shikishi distribué (virtuellement ?) lors de l'achat d'ebooks effectué entre le 16 mars et le 12 avril 2012.
- Tokyo, Japon : pour la sortie de Ludwig Fantasy 1, elle a signé le dimanche 27 octobre 2013 un certain nombre d'autographes sur support papier.
- Yokohama, Japon : elle a tenu le 17 octobre 2015 une séance à l'occasion de la sortie de Alice in Murderland 4, où elle a signé 100 autographes. Les tickets d'accès étaient récupérables 12 jours avant par téléphone ou au comptoir de Yurindo, magasin où a eu lieu la séance.
Elle a fabriqué rapidement des petits marque-pages avec des SD inédits des héros, qu'elle a distribués lors des signatures (voir les roughs). Visiblement très reconnaissants, ses fans lui ont offert de nombreux cadeaux.
Et il y en a eu d'autres sans aucun doute...
V. Son style
Article retouché en décembre 2013. English version available here.
Egalement à lire : L'ambiguïté sexuelle dans l'œuvre de Kaori Yuki, par TimJo (du 16.12.2014 - spoilers).
1. Style graphique
Le style graphique de Kaori Yuki a très visiblement évolué depuis ses débuts officiels en 1987, pour atteindre aujourd'hui un style fin et somptueux (vous l'aurez tous très justement remarqué, fans que vous êtes).
Quel a été son parcours évolutif et de recherche de style ? Quels ont été ses essais et les tournants décisifs de son style graphique ? Voici un petit panorama de ses 20 et quelque dernières années créatives pour juger des changements et améliorations.
Je m'appuie sur la plupart de ses œuvres pour mon commentaire, à vous de vous renseigner pour savoir de quoi il s'agit.
Commençons avec Devil Inside créé en 1988 ou Tokyo Top en 1989. Les proportions des personnages sont visiblement hésitantes, en particulier les têtes qui sont trop grosses. Les yeux des filles et des jeunes garçons sont très banals même si les cils sont déjà bien épais, quant aux yeux plus masculins, ils portent déjà la marque personnelle de Kaori Yuki. Par la forme des visages et des coiffures, on peut même parfois reconnaître le style peu émancipé des débuts d'autres auteurs des années 80. Les personnages paraissent très "plats", il y a peu de jeux d'ombre et de trames. A tout cela s'ajoute énormément de cases, au format peu découpé pour un auteur shôjo, avec nombre de détails superflus dans l'arrière-plan et les vêtements. Bref, ça sent la jeune mangaka fraîchement sortie de ses cours de dessins. L'ensemble est déjà joli mais reste un peu inexpressif...
Le style de sensei fait surtout des bonds lorsqu'elle entame une série ou change de genre d'histoire. Par exemple, avec Zankokuna Dôwatachi (Contes Cruels, 1992), elle teste le genre glauque, tragique et sanguinaire, ce qui se ressent dans le style de ses personnages : tenue vestimentaire plus travaillée, coiffures allégées et très étudiées. A partir de cette histoire, on peut remarquer qu'elle a fixé le style masculin. On le retrouvera dans Comte Cain, Neji et Angel Sanctuary. Avec le temps, elle casse de plus en plus la présentation de ses planches, ce qui rend ses histoires plus vivantes et pleines d'action et ajoute une impression de rapidité d'enchaînement.
Le style de ses filles et ses candy boys reste encore indécis. Il va être travaillé et adopté dans Angel Sanctuary avec le personnage de Sara au départ. Les yeux s'étirent plus en amande avec Setsuna et Kouraï et s'affinent visiblement, les cils étant toujours longs mais minces.
A partir de 1996, avec la parution de Kaine, ses personnages deviennent vraiment somptueux et son style continue de croître en perfection. Kaori Yuki sait jongler entre les détails et le superflu, individualise ses héros plus subtilement (entre les androgynes, les frères, les jeunes... il faut les reconnaître tout en gardant leur ambiguïté !). Les postures deviennent plus osées et fluides, il y a des vues plongeantes, des gros plans, le tout est beaucoup moins statique.
L'après-God Child (achevé fin 2003) a été une période un peu floue, où Kaori Yuki a eu besoin de s'affranchir d'un scénario sombre et de personnages noirs. La création de Blood Hound en 2003 lui a permis de se renouveler et d'alléger son style, notamment en retouchant et modernisant ses visages : la ligne des yeux s'épure et se simplifie selon la place du personnage dans le scénario, permettant une mise en valeur du héros. Elle joue maintenant avec son trait pour renforcer l'impression qu'elle veut nous communiquer, selon qu'il s'agisse de dérision (cf. chapitre 4 de Ludwig Revolution), d'humour (Blood Hound), de froideur (Le Parfum), ou d'horreur (Psycho Knocker)... De même, selon le type d'histoire qu'elle raconte ou l'ambiance à évoquer, elle sait exactement quelles trames utiliser et quel encrage appliquer, et les angles de vue sont encore plus libres qu'avant.
Je pense qu'on peut affirmer que chacune de ses nouvelles séries majeures apporte son lot de surprises et permet d'apprécier pleinement son évolution graphique et scénaristique, pour le plus grand plaisir des fans. Fairy Cube, terminé en 2006, est un exemple à citer de petit bijou graphique.
Sa période créative actuelle semble être à nouveau plus sombre. Avec des histoires comme Camelot Garden (2008), The Royal Doll Orchestra (2010) ou Devil's Lost Soul, Kaori Yuki jongle avec mort triste, compliquée ou inéluctable, sang, morts-vivants, magie noire et démons. Peut-être que son humeur d'écriture plus légère était à attribuer à son statut de jeune maman d'alors (premier enfant au printemps 2004) ?
2. Genres scénaristiques
Dans les genres suivis, Kaori Yuki a principalement tenté le drame sombre et l'aventure épique. Elle s'illustre dans l'aventure épique avec Stonehenge (1992), où l'on assiste à un voyage dans le temps, Gravel Kingdom (1993) au schéma voulu très classique avec deux empires qui s'affrontent et une fin heureuse, Neji (1992-2001), qui se passe pour une fois dans le futur, et Fairy Cube où les personnages évoluent dans le monde des fées. Elle a cependant plus d'inspiration pour les thèmes sombres avec Comte Cain / God Child (1992-1994 puis 2001-2004), Angel Sanctuary (1994-2001), Kaine (1996), Boy's Next Door (1997), The Royal Doll Orchestra (2008-2010) et Devil's Lost Soul (2010-2013).
Elle n'a pas oublié le yaoi avec Boy's Next Door, même si l'on sort bien sûr des classiques du genre en raison de ses idées tordues. Quel fan ne vous fera pas allusion aux relations proches entre Setsuna et Kira ou Raphaël et Mikaël dans AS, ou surtout Cain et Riff dans Comte Cain ? Enfin, un autre oneshot yaoi se cache parmi ses anciens dôjinshis : voir Red Moon (1995) dans le fanzine Gem Silica.
Pour finir, le genre parodique est à ajouter à la liste avec la série qu'elle affectionne, Ludwig Revolution (1999-2001 puis 2004-2007), récemment rallongée par Ludwig Fantasy (2012). C'est l'histoire d'un prince sexy et cynique qui doit trouver une princesse afin de pouvoir hériter de son propre royaume. Chaque chapitre se base plus ou moins sur un conte de Grimm, assaisonné à l'humour noir notre sensei. Le tout premier chapitre (Blanche-Neige) peut aussi appartenir à la catégorie "drame noir" vu la noirceur exclusive du scénario contrairement aux autres chapitres. Certains diront d'ailleurs qu'il s'agit du meilleur chapitre de la série, suivi de près par celui de La belle au bois dormant empreint de mélancolie (peut-on dire que je suis une fan de cette série ? Dédier un paragraphe entier rien qu'à elle...).
3. Inspirations
Kaori Yuki s'inpire d'éléments variés mais récurrents pour ses œuvres. Selon le genre d'histoire qu'elle choisit, elle va pêcher ses modèles en des endroits différents. On lui trouve aussi des thèmes récurrents concernant notamment les caractère et apparence de ses personnages.
Visuellement, elle pioche dans le répertoire de l'Angleterre du XIXe car il lui permet d'amener un aspect sombre ou glauque à ses scènes, pour : Les Contes Cruels et Comte Cain. Elle mélange sans hésiter avec les cuirs et coiffures du Visual Rock et le style goth, notamment pour : Angel Sanctuary, Ludwig Revolution (dont l'inspiratin est Hakuei de Penicillin) et Kaine dont le héros éponyme est justement chanteur de J-rock. A savoir que certains chanteurs de Visual s'inspirent eux aussi de l'époque victorienne pour leur tenue.
Pour ses personnages, sensei a un penchant net pour les hommes aux cheveux longs ou mi-longs, attachés par périodes. Comme dans Neji et Gravel Kingdom : les deux héros ont la même coiffure, tout comme Kurai ou Zaphkiel dans Angel Sanctuary. Prenez Jezabel dans Comte Cain, Rosiel, Kaine ou encore Rutile : leurs longs cheveux ondulent dans le vent !
Kaori Yuki suit un schéma spécifique pour la création de personnages et leur approfondissement dans une série. Ainsi, ses personnages ont généralement un lourd passé duquel découle leur caractère présent dans l'histoire. Son background de choix est l'enfant martyrisé, choqué, battu ou violé, avec souvent mort(s) à l'appui. Ce fond permet de justifier psychologiquement l'état actuel du héros et ses faiblesses.
SPOILER [ Prenez par exemple Comte Cain : Cain est né d'une relation incestueuse, puis a été fouetté par son père. Dans Kaine et Boy's Next Door, les héros ont connu à peu près la même enfance traumatisante : viol, sentiment d'abandon et prostitution, les répercutions psychologiques sont lourdes puisqu'ils deviennent suicidaire pour l'un et assassin pour l'autre. On peut encore citer Neji qui se fait cryogéniser après avoir été assassiné pour des raisons douteuses. Quant à Cordierite de Royal Doll Orchestra, ce sont finalement les reproches constants de sa mère qui la rendront instable et perdront son peuple. ]
Kaori Yuki a pour autre manie de rendre les histoires et objets infantiles inquiétants ou effrayants. Comme le clown d'ordinaire farceur, qui devient démon dans Angel Sanctuary (Bélial), ou qui devient sinistre dans Boy's Next Door en offrant un couteau à Adrian. Sans parler du carrousel dans Contes Cruels qui devient de chair morte et de sang. Dans Ludwig Revolution, l'auteur reprend Blanche Neige, Le petit Chaperon Rouge ou encore Hänsel & Gretel et les recrée à la sauce sanglante et violente. De même, un simple lapin en peluche ou une poupée deviennent chez elle ange maléfique, étrangleuse ou zombie...
4. Illustrations de référence
- Les yeux (1988-1992)
- Clowns et jokers
- Cheveux fins attachés
- Chevelures ondulées
- Sharel (1992, Stonehenge)
- Blanche Neige (1992, Neji)
- Rosiel (1995, Angel Sanctuary)
- Uriel (1996, Angel Sanctuary)
- Kaine (1996, Kaine)
- Claribel (2008, Camelot Garden)
- Rutile (2008, The Royal Doll Orchestra)
- La petite sirène (2012, Ludwig Fantasy)
- Alice (2014, Alice in Murderland)
- Cheveux courts lisses ou hirsutes
- Cain (1992/2001, Comte Cain/God Child)
- Batsu, à droite (1992, Neji)
- Setsuna (1995, Angel Sanctuary)
- Mikaël (1995, Angel Sanctuary)
- Lucifel (1999, Angel Sanctuary)
- Kanade (2004, Le Parfum)
- Isaïah (2004, Psycho Knocker)
- Ian Hasumi (2005, Fairy Cube)
- Kohaku (2008, The Royal Doll Orchestra)
- Sorath (2010, Devil's Lost Soul)
- Tsukito (2014, Alice in Murderland)
- Visual kei
- Pierrot :
- Dir en Grey (un air d'A+S ?) :
- Lareine :
- X Japan - hide et Yoshiki (Astaroth et Rosiel ?) :
- Notons enfin les tenues victoriennes (1830-1900) dans lesquelles Yuki sensei ne manque pas de piocher des modèles. Exemples :
- Robe de bal
- Robe
- Manteau
- Un bal
- Cain et Maryweather (Comte Cain) à titre de comparaison
VI. Author's unique style
See pictures from her debut right above.
1. Graphic style
The graphic style of Kaori Yuki greatly evolved since 1987 to reach an impressive and splendid graphic style today (well, all of you already noticed this fact of course, being the fans you are).
How and through which experiments did her style evolve? What were the decisive changes of her graphics? Here's a little panorama of her last 20-something creative years to judge changes and improvements. I base this talk upon most of her works, short and long.
Let's start with Devil Inside, created in 1988 or Tokyo Top in 1989. The characters proportions are clearly hesitating, especially heads which are too big. Eyes of girls and young men are kind of trivial even if lashes are already very thick; as for male eyes, they already carry sensei's personal touch. Through the shape of faces and hairstyles, we can even sometimes recognize the non-emancipated style of other authors' debut from the 80s. Characters look very "flat", there's little use of shades and screentones to give more depth. A typical page includes lots of panels, with a rather "wise" format for a shoujo author, and excessive details in clothes and background. In short, we can sense here the fresh mangaka finishing only recently her drawings classes. The art in a whole is already pretty but a bit expressionless...
Kaori Yuki's style improves particulary when she works on a new series or switch to another story genre. For example, with Zankokuna Douwatachi (Cruel Fairytales, 1992), she tried a grim, tragic and bloody storyline, which we can see in characters' appearence: more subtly detailed outfits, light and well-made hairstyle. She found her male style in this short story, which we'll find not long after in Earl Cain, Neji, then Angel Sanctuary. She progressively breaks more and more the panel shapes, giving more life to the stories and adding an impression of fast-moving sequences (which may lose shounen manga readers).
Girls and candy boys style is still unsure. It will take form in Angel Sanctuary, first with the character of Sara. Eyes are stretching into almonds with Setsuna and Kurai and become visibly more refined, lashes remain long but thinner.
From 1996 with the publication of Kaine, her characters become really beautiful and her style still makes its way towards perfection. Kaori Yuki knows how to juggle with major elements and details, brings more and more individuality to her heroes with more subtlety (between androgynous guys, brothers, young people... they must be recognizable but must keep their ambiguity). Postures are fluider and more complicated, sensei uses more bird-eye views and close-ups. The whole work is finally much, much less static.
The post-God Child times (end of 2003) have been somewhat blurry. Kaori seems to look after less dark characters and stories. The creation of Blood Hound (2003) gave her the opportunity to renew her graphics and make it look lighter, especially by improving and modernizing the faces: the eyes line is finer and simplified according to the place of the character in the storyline, allowing a better development of the hero. She knows how to use her style to reinforce the feelings she wants to communicate, whether it's about derision (ch.4 of Ludwig Revolution), humour (Blood Hound), coldness (0 no Soukoushi) or horror (Psycho Knocker)... In the same way, depending on the kind of story or environment to be evoked, she knows exactly which tones to use and which inking to apply, and the angles of view move even more freely than before. And more than ever, she makes a point on creating opulent backgrounds in order to give a luxuous touch to her mangas.
I think we can affirm that each new big series brings a whole lot of surprises and gives the opportunity to fully appreciate her graphic and scenaristic evolution, for the greatest pleasure of us, the fans. Fairy Cube, finished in 2006, is a good example of a small graphics treasure.
Her current creative period seems to be under the "sign of darkness" again. With stories such as Camelot Garden (2008), Grand Guignol Orchestra (2010) or now Iiki no Ki, Kaori Yuki deals again with sad, complicated and unavoidable death, blood and undeads, dark magic and demons. Perhaps was her lighter writing mood due to her state of young happy mother (baby in spring 2004)?
2. Genres
Among the genres experimented, Kaori Yuki mainly tried the dark drama and the epic adventure. In the latter category, we can list Stonehenge (1992), setting up a time travel, Gravel Kingdom (1993) with the archetypal storyline (chosen on purpose by her) with two kingdoms fighting each other and a happy ending, Neji (1992-2001), which takes place for once in a sci-fi future, and Fairy Cube (2005-2006) dealing with the fairy world. However, she remains more inspired with dark subjects such as in Count Cain / God Child (1992-1994 then 2001-2004), Angel Sanctuary (1994-2001), Kaine (1996), Boy's Next Door (1997), Grand Guignol Orchestra (2008-2010) or Iiki no Ki (current). There's no need to wonder why we count her longest series in this category, as well as her doujinshis.
She did not forget yaoi with Boy's Next Door, however this is not your usual yaoi oneshot as it carries the twisted ideas of her author of course. As a side note, any shounen-ai fan would hint on the close friendship between Setsuna, Kira and Katou or Raphael and Mikael in AS, or even Cain and Riff in Count Cain. Camelot Garden also may imply homosexuality. Lastly, another yaoi oneshot is hidden among her older doujinshi: see Red Moon (1995) in the Gem Silica collective.
Finally, we must add the parodic genre to the list with her beloved series Ludwig Revolution (1999-2001 then 2004-2007), recently continued as Ludwig Fantasia (2012). A sexy yet cynical prince must find himself a princess to have the right to succeed his father the King. Each chapter is more or less accurately based upon a Grimms' tale seasoned with the dark humour of sensei. The first chapter (Snow White) also belongs to the "dark" category as the storyline is all dark unlike the following chapters. Some will tell this is the best chapter of the series, close second being Sleeping Beauty with its melancholic feeling (can you tell I'm a fan of this series? Dedicating a whole paragraph only for it...).
3. Inspiration
Kaori Yuki gets inspired by many elements, though tending to be recurring. Depending on the story genre, she will take models in different places. There are also recurring subjects, notably regarding personality and look of her characters.
Visually speaking, she will easily look into the 19th c. Victorian England style because it enables a dark and troubling atmosphere, as seen in: Cruel Fairytales and Count Cain. She mixes up without hesitation the fluffy dresses and classy outfits with the leather and hairstyles from Visual Rock and goth style, as in: Angel Sanctuary, Ludwig Revolution (Hakuei from Penicillin being his model) and Kaine who even is a J-rock singer. By the way, certain Visual singers are also inspired by the Victorian era for their dresscode.
Regarding her characters, sensei does like guys with long hair, tied or not. Such as in Neji and Gravel Kingdom: both heroes share the same hairstyle, just like Kurai or Zaphkiel in Angel Sanctuary. Look at Jezebel in Count Cain, then Rociel, Kaine or Lucille: their long hair do wave in the wind!
Kaori Yuki applies a specific plan when creating her characters and unveiling their past in a series. Generally, they carry a heavy past from which their present personality is shaped. Her favourite background will be the one of the tortured, shocked, beaten or raped child, often with some death in their surroundings. This kind of background allows her to justify psychologically any twisted mind and weaknesses the hero may have.
SPOILER [ Check Count Cain for example: Cain arose from an incestuous relationship, then was whipped by his father. In Kaine and Boy's Next Door, the heroes underwent the same traumatizing childhood: rape, abandon and prostitution. Psychological repercutions in these cases are heavy as they become suicidal and murderer. We can again quote Neji who's been cryogenized after having been murdered for doubtful reasons. And what to say about Cordierite from Grand Guignol Orchestra? The relentless criticisms from her mother are what will make her unstable and eventually kill her people. ]
Sensei has another mania: to transform children stories and toys into disturbing, scary things. Jester - usually mischievous, becomes evil in Angel Sanctuary (Belial), or sinister in Boy's Next Door by giving a knife to Adrian. How about the carrousel from Cruel Fairytales made of dead flesh and blood? In Ludwig Revolution, Kaori Yuki writes with her own twists Snow White, The little Red Riding Hood or Haensel and Gretel when their heroes are bloody and violent. And then, a mere fluffy rabbit or a pretty doll are in fact some malefic angel, strangler or zombie...
Sources
Animexx | Carlsen | Tony007 | Fotosafari | Anime¥ | Amethyst Glass | Visual World | Fashion Era